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Au dpart, il y a eu Louloubus (23)

Ce ne sont pas les enfants qui grimpent dans Louloubus mais Louloubus qui vient à eux. La halte-garderie itinérante s'installe trois jours de la semaine, de 9 heures à 17 heures, sur les trois mêmes communes. Les enfants sont accueillis dans une salle aménagée chaque matin, en général une salle des fêtes, mise à disposition par ces communes. Charlotte Dupeux, la directrice des structures d'accueil Petite Enfance, et ses collègues, déballent du camion  tout le matériel : les lits parapluie, les jeux, etc.

Un service devenu incontournable

Avant la création de Louloubus, les parents ne pouvaient compter sur aucune offre de garde collective, sur ce territoire rural d'à peine 6.800 habitants, qui se parcourt en 40 minutes d'est en ouest et 20 minutes du nord au sud. Il y avait bien des assistantes maternelles gardant des enfants à domicile. Mais les demandes devenaient de plus en plus fortes pour un mode d'accueil collectif. Ce besoin était très net de la part des nouveaux ménages. Cela répondait aussi à l'évolution des habitudes familiales où la garde par les grands-parents, notamment, n'était plus si évidente ni même possible.

Le choix de l'itinérance

Lorsque les élus ont commencé à réfléchir au type de solution possible, les 16 communes étaient éclatées dans trois communautés… Autant dire « qu’il était impossible de créer une structure fixe, comme une crèche multi-accueil car nous n'avions pas l'envergure pour cela », explique Nathalie Robin-Lamotte, actuelle directrice générale des services de la communauté de communes. Le coût de fonctionnement aurait été hors de proportion des finances locales. La halte-garderie itinérante s'est imposée comme le moyen de concilier les attentes des parents, en allant au plus près d'eux, avec le budget des collectivités. Elle répondait enfin à la volonté de maillage du territoire, posée comme condition par les élus.

Les autres avantages de la halte-garderie

La halte-garderie se révèle un « bon moyen de mettre le pied à l'étrier sur une structure collective ». C'est même devenu « un super moyen de transition car les parents ont pu grâce à ce service découvrir très progressivement les différents modes de garde. Cela nous a aidés à faire de la dentelle pour répondre à leurs besoins », assure la directrice.

Un véritable choix à disposition des parents

Aujourd'hui, les parents ont le choix. Beaucoup de parents sont autoentrepreneurs, agriculteurs, artisans, avec des horaires flexibles. La halte-garderie est bien adaptée pour eux. Pour les parents qui travaillent dans les services, avec des horaires plus cadrés, la halte-garderie n'est pas forcément la plus adaptée. Mais ils peuvent maintenant se tourner vers la micro-crèche, ou toujours vers les assistantes maternelles.

Le relais d'assistantes maternelles en complément

Le relais d'assistantes maternelles (RAM) a été créé en même temps que Louloubus pour permettre une offre simultanée de service à ces professionnelles. Les assistantes maternelles s'y déplacent seules ou avec les enfants qu'elles gardent, pour avoir justement aussi des moments collectifs. Certains élus et des assistantes maternelles craignaient que la halte-garderie itinérante nuise à leur travail. Si le nombre d’assistantes maternelles a effectivement diminué depuis (de 50 à 20), c'est lié au départ en retraite d'une bonne partie d'entre elles, non remplacées, car le métier souffre toujours d'un manque d'attractivité.

Complété par une micro-crèche fixe

Avec 8 places, la halte-garderie répond aux besoins occasionnels. Mais les parents « poussaient à la porte » pour des besoins plus complets, toujours sans réponse. La halte-garderie a permis en quelque sorte de bien « mesurer ce besoin ». Les élus ont mené une nouvelle réflexion technique avec la Caisse d’allocations familiales (CAF) pour évaluer la possibilité de créer cette fois une micro-crèche.

« Nous sommes partis sur une phase test », explique la directrice. Une micro-crèche de dix places a ouvert en 2016, sur des créneaux horaires de 7 h 30 à 18 h 30, la plage 8 heures/18 heures étant la plus occupée. La demande reste supérieure à l'offre, certains enfants sont sur liste d'attente. En 2020, au vu de cette fréquentation, la communauté de communes a décidé de construire un bâtiment, plus grand. « Il sera inauguré à l'automne » savoure Pierre Guyot, le vice-président délégué à la petite enfance.

La force du regroupement

Le projet, amorcé en 2010, a abouti en 2011. Il a sans doute préfiguré la fusion des trois EPCI en 2014. Car le projet s'est structuré au départ sur la base juridique d'une entente intercommunale. Depuis le nouveau mandat de 2020, le conseil communautaire a décidé de créer une délégation petite enfance et solidarités. « C'est bien la preuve que c'est devenu une compétence à part entière pour notre territoire » observe celui qui en a la charge. « Ce n'est pas rien, la gestion de la petite enfance, cela participe à l'attractivité de notre territoire » apprécie-t-il, persuadé que cette offre, aujourd'hui bien implantée sur le territoire, « a contribué à fixer des jeunes couples ». Ou pourrait aujourd'hui en attirer d'autres, dans cette « dynamique » de « retour à la terre » faisant suite à la pandémie.

Un conseil ?

« Le choix de la halte-garderie itinérante oblige à bien faire attention au recrutement », souligne la DGS. Car il faut avoir quelqu'un capable de conduire un petit camion, qui charge et décharge quasiment tous les jours, qui s'adapte à l'état de la salle polyvalente qui, le lundi matin, s'il y a eu une fête, peut ne pas être nickel… Autrement dit, « on demande plus que le seul travail lié à la petite enfance », observe-t-elle.

Des ajustements à la marge

L'itinéraire de Louloubus a évolué en dix ans. Il s'est recentré sur les « bourgs centres », dont la commune la plus importante, Bonnat avec 1.300 habitants. Avec des jours fixes. Les premiers mois, Louloubus alternait plus de communes et suivant des semaines paire ou impaire. C'était trop compliqué. « On maille moins mais l'offre est plus lisible », assure la directrice. Louloubus assure des permanences donc trois jours par semaine, le RAM cinq jours par semaine.

Le point fort : le soutien de la CAF. Elle a été d'un appui précieux pour épauler les élus et techniciens dans leur réflexion.

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