Après sa cartographie des bâtiments scolaires durables en France en 2020 (lire notre article), l'organisme Certivéa, qui développe la certification HQE™ en France vient de publier deux nouvelles cartographies dressant un état des lieux global de la certification dans les bâtiments publics. Depuis 2006, la filiale du Centre scientifique et technique du bâtiment a labellisé en développement durable 714 bâtiments publics pour leurs performances attestées en matière d'efficacité énergétique, de sobriété carbone et d'amélioration de la qualité de vie des habitants. Ces bâtiments se trouvent en majorité en Ile-de-France (37,5%), dans les Hauts-de-France (12%), en Nouvelle-Aquitaine (10,6%) et en Auvergne-Rhône-Alpes (8,4%). Il s'agit principalement d'établissements d'enseignement (47%), d'immeubles de bureaux (28%) mais on trouve aussi parmi eux des structures de santé (7%) et des équipements sportifs (6%). 83% sont des bâtiments neufs et 13% des projets de rénovation. Leur surface totale cumulée représente plus de 4 millions de m².
Le secteur de l'enseignement au sens large – Certivéa y inclut non seulement les écoles, collèges, lycées et universités mais aussi les crèches et les centres de formation – joue selon l'organisme un rôle moteur dans l'avènement du bâtiment public durable avec 339 structures certifiées ou labellisées depuis 15 ans. Les acteurs publics qui engagent des projets de construction ou de rénovation durables privilégient des démarches globales de certification HQE (dans 66% des cas) qui leur offrent un cadre pour agir de front en faveur de la performance énergétique, la sobriété carbone, la qualité de vie des occupants et proposent aussi un outil de gouvernance et de management de projet responsable, relève Certivéa. Son président, Patrick Nossent, cité dans un communiqué, voit aussi dans le contexte réglementaire actuel un mouvement favorable à la certification, avec notamment le plan d'action de la Commission européenne "Fit for 55" qui vise à réduire d'au moins 55% les émissions nettes de gaz à effet de serre d'ici à 2030. "Les bâtiments publics neufs sont les premiers concernés par cette obligation puisqu'ils sont tenus d'atteindre la neutralité carbone d'ici à 2030", souligne-t-il. Selon lui, "la certification reste un des outils essentiels pour aider les acteurs publics à atteindre leurs objectifs et attester de l'efficacité des efforts engagés".
Collectivités de toutes tailles
La deuxième cartographie publiée par Certivéa porte sur les collectivités. Elles sont ainsi 144 dans 72 départements à avoir engagé des projets de labellisation ou de certification HQE. Il s'agit principalement de villes, de communautés de communes et de communautés d'agglomération. Celles d'Ile-de-France sont particulièrement avancées (35% du total), et plus particulièrement Paris et les communes des départements de petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne). Les collectivités engagées vont de 1.000 à plus d'un million d'habitants : outre Paris, on trouve parmi elles Lille, Palaiseau, dans l'Essonne (un peu plus de 33.000 habitants), Poitiers, Besançon, Décines-Charpieu, dans la métropole de Lyon (28.600 habitants), Saint-Jean-de-Monts (Vendée, 8.600 habitants), la communauté de communes du Clunisois (Saône-et-Loire, 13.800 habitants) ou encore la communauté d'agglomération de Béziers Méditerranée.
32 conseils départementaux et 10 conseils régionaux ont engagé des projets de certification HQE ou de labellisation. Le conseil général du Nord a ouvert la voie, en 2009. Enfin, indique Certivéa, à l'instar des tendances observées sur l'ensemble des bâtiments publics, les projets portés par les collectivités concernent majoritairement les structures d'enseignement et les crèches (57%), les immeubles de bureaux (28%) mais aussi des bâtiments tels que le Parc des Expositions et Centre de Conventions de Toulouse Métropole (MEETT).
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