L'Agence nationale des fréquences a publié son observatoire mensuel des déploiements mobiles, chiffres calculés en fonction des autorisations qu'elle délivre aux opérateurs. 331 antennes ont été activées et 579 supports autorisés en avril, la France totalisant 52.367 sites 4G autorisés, dont 46.093 en service, tous opérateurs confondus. La progression des autorisations (+1,2%) et des mises en service (+0,8%) sont cependant parmi les plus faibles observées depuis un an. Si la crise du covid-19 ne se traduit pas encore nettement dans les chiffres, c'est surtout parce que "les accords donnés en avril correspondent pour l’essentiel à des demandes reçues en mars" explique l'ANFR, soit une période soumise pour moitié seulement au confinement.
Peu de recours à la procédure simplifiée
Autre enseignement intéressant, le recours modéré des opérateurs à la procédure dérogatoire introduite par l'ordonnance du 25 mars. Au 1er mai, l'agence dénombrait en effet seulement 29 demandes de "procédure simplifiée pour des sites qui permettent d’assurer une continuité de service". Toutes les dérogations ont bénéficié à SFR pour basculer des antennes 3G vers la 4G (une migration qui est imposée par le new deal mobile). Le déferlement d'antennes au mépris des règles de concertation brandies par certains ne s'est donc pas concrétisé. Enfin, l'ANFR fait état de 9 nouvelles stations 5G expérimentales dans la bande des 3,5 Ghz, ce qui porte à 488 le nombre d'antennes 5G déployées en métropole. On notera que ces installations, menées pour réaliser des tests en attendant l'octroi des licences, se concentrent essentiellement sur la région parisienne, le Nord et les Bouches-du-Rhône.
Des justifications attendues sur les retards
Les bons chiffres de l'ANFR pourraient fortement se dégrader dans les mois à venir sous l'effet conjugué de l'arrêt des chantiers et des problèmes d'approvisionnement des opérateurs en matériels électroniques. Devant les sénateurs, le 23 avril 2020 (lire notre article), le président de l'Arcep Sébastien Soriano a appelé les quatre opérateurs à "être au rendez-vous", l'autorité n'étant pas prête à leur délivrer "un chèque en blanc". "Évidemment on ne pourra pas faire ce qui a été prévu initialement, il y a des contraintes au niveau de chaque maillon tel qu’il était prévu initialement mais les engagements existent juridiquement" a-t-il rappelé. Il a assuré que les retards devraient être "proportionnés et justifiés" par les opérateurs tout en se refusant à fournir un calendrier précis, de trop nombreuses incertitudes pesant sur la période post-confinement.
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